Selon le dernier rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur la situation de la pêche dans le monde (juillet 2016), 31,4 % des stocks de poisson feraient l’objet d’une surexploitation. Pour tenter de limiter cette surpêche, des initiatives ont vu le jour au cours des dernières années, dont le MSC (Marine Stewardship Council). Ce label, qui fêtera ses vingt ans en octobre prochain, représente 12 % des captures mondiales de poisson sauvage et espère atteindre 20 % à l’horizon 2020. Mais il est de plus en plus contesté par les organisations écologistes, qui dénoncent son processus d’évaluation et sa « procédure d’objection ». Le 31 août, On The Hook, un collectif réunissant des associations environnementales, des enseignes de la grande distribution, et des personnalités politiques et universitaires, a décidé de lancer une campagne publique demandant au MSC de ne pas renouveler la certification de la pêcherie des PNA, située dans le Pacifique occidental et dont le certificat expire le 15 octobre. Il s’agit de la plus grande pêcherie de thon certifié au monde. Le collectif reproche au MSC d’accepter pour la même pêcherie des techniques pouvant prétendre à la certification MSC (comme la pêche sur bancs libres) et des méthodes jugées non responsables, comme l’emploi de DCP (dispositifs à concentration de poissons), qui rapportent sans distinction dans les filets des espèces autorisées, des espèces protégées et des thons juvéniles. Le débat ne fait que commencer et de son issue dépendra la crédibilité du label.