L’Ethiopie est l’un des pays les plus pauvres de la planète et le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. Ces conditions pourraient en faire, dans les prochaines années, l’un des principaux producteurs et exportateurs d’articles textiles dans le monde. Arkebe Oqubay, conseiller spécial auprès du Premier ministre éthiopien, a ainsi récemment indiqué au cours d’une interview que son pays ambitionnait d’atteindre un niveau d’exportations de 30 milliards de dollars dans le secteur du textile et de l’habillement d’ici à 2025 (contre 115 millions aujourd’hui). Outre les incitations fiscales instaurées depuis quelques années pour attirer les investisseurs, le pays parie sur la proximité de ressources agricoles comme le coton, un prix de l’énergie très bas et un coût de main-d’œuvre très faible. On estime qu’en Ethiopie, le salaire d’entrée dans le secteur est compris entre 35 et 40 dollars par mois, alors qu’il est de 68 dollars au Bangladesh et de 500 dollars en Chine. Ce contexte a conduit ces anciens pays producteurs (voir IE n° 238), mais aussi d’autres Etats, comme l’Inde ou le Sri Lanka, à entamer leur implantation dans le pays. Reste à s’assurer que ce transfert de production ne s’accompagnera pas d’une nouvelle détérioration des conditions de travail, déjà très dégradées, dans la confection mondiale.