Dans une interview exclusive accordée au journal BusinessGreen, Aida Greenbury, directrice du développement durable et des relations avec les parties prenantes d’APP (Asia Pulp & Paper), a ouvertement remercié Greenpeace pour son rôle dans le changement de la stratégie de l’entreprise. En effet, après une campagne d’opinion au cours de laquelle l’association écologiste avait appelé les principaux clients de la société indonésienne à suspendre leurs approvisionnements auprès cette dernière en lui reprochant de participer à la déforestation indonésienne –, le producteur de papier et de pâte à papier a déclaré en début d’année que d’ici à 2015, il ferait en sorte de ne plus utiliser que des fibres provenant d’arbres de plantations (voir Impact Entreprises n° 165). Ce changement de ton radical (APP avait commencé par contester les accusations de l’association), tout en restant exceptionnel, n’en est pas pour autant une première. Dans les années 1999-2000, Greenpeace avait en effet accusé la société Lapeyre de participer à la déforestation amazonienne en s’approvisionnant auprès de fournisseurs non dignes de confiance. Après plusieurs mois de relations très difficiles, les deux organisations avaient pu s’entendre sur la mise en place d’un dispositif d’approvisionnement en bois brésilien certifié FSC (Forest Stewardship Council). Plus récemment, dans son rapport de développement durable 2011, le groupe PPR (récemment rebaptisé Kering) a reconnu que Greenpeace avait mis sa filiale “ Puma au défi d’éliminer tout rejet de substances dangereuses dans les eaux [s’engageant ainsi] publiquement à supprimer les résidus toxiques de l’ensemble de sa chaîne de production à l’horizon 2020 ”.