Même si les questions qui se rapportent à la consommation de papier peuvent sembler moins importantes que celles liées à d’autres ressources, elles restent déterminantes. Non seulement cette consommation demeure une source de déforestation, comme en Indonésie, mais elle entre également de plus en plus en compétition avec d’autres formes directes, et surtout indirectes, de déforestation (agrocarburants, charbon de bois, terres rares, productions agroalimentaires industrielles…) qui poussent les populations à rechercher dans les zones forestières de nouveaux espaces pour développer l’agriculture de subsistance. C’est en cela que l’engagement de la société indonésienne Asia Pulp & Paper (APP) de ne plus utiliser que des fibres provenant d’arbres de plantations constitue une très bonne nouvelle. Encore faudra-t-il que ces plantations ne concourent pas à des déplacements de population. Cela étant, les remerciements adressés par APP à Greenpeace pour l’avoir incitée, grâce à ses campagnes de pression, à revoir sa stratégie traduisent une autre évolution majeure : la reconnaissance du fait que les associations, en bousculant parfois avec ardeur et ténacité les stratégies des grands groupes, incitent ces derniers à relever de sains et formidables défis.