Le commerce de lait maternel serait en plein essor dans certains pays et en particulier aux Etats-Unis (en France, cette pratique est interdite). Il est utilisé par des femmes qui ne peuvent allaiter, mais aussi par des couples ayant adopté ou ayant eu recours à des mères porteuses, par des sportifs ou pour traiter certaines maladies… Le 14 mars dernier, le site Internet Broadly a publié un article dans lequel il décrivait le commerce dont le lait maternel fait l’objet, depuis 2016, au Cambodge par le biais de la société américaine Ambrosia Labs. Le lait est acheté à des femmes pauvres, puis pasteurisé, congelé et expédié aux Etats-Unis. Selon la société, cette pratique, qui bénéficierait de toutes les précautions sanitaires, permettrait à ces femmes de doubler leur revenu (au Cambodge, le revenu minimum mensuel est de 153 dollars environ) et de continuer à allaiter. Mais selon les associations, elle pourrait, au contraire, avoir un impact sur l’alimentation des jeunes enfants de ces femmes et constituerait une forme d’exploitation des personnes les plus vulnérables, un point de vue validé par l’Unicef. Sensible à ces arguments, le gouvernement cambodgien a décidé, le 27 mars, d’interdire la vente et l’exportation de lait maternel.