La question des activités économiques dans les territoires palestiniens occupés est toujours l’objet de débats très animés. En octobre 2013, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, Richard Falk, avait même attiré l’attention de la communauté des affaires sur les risques de violation du droit international auxquels s’exposaient les entreprises intervenant dans ces territoires (voir Impact Entreprises n° 181). Lors de l’assemblée générale d’Orange, le 27 mai dernier, plusieurs ONG et organisations syndicales ont distribué un tract aux actionnaires du groupe de télécommunications français se rendant à la réunion, afin de les informer de la responsabilité de la société et des risques qu’elle prenait en poursuivant son partenariat avec l’opérateur israélien Partner Communications, ce dernier étant accusé « d’exercer des activités économiques et [de réaliser] des profits dans les colonies israéliennes ». Une question écrite sur ce sujet a également été posée. Le conseil d’administration y a apporté des éléments de réponse sur le site Internet du groupe, réfutant la responsabilité invoquée. Le 26 mai, Hamdine Sabahi, ancien candidat aux élections présidentielles égyptiennes de 2014, avait quant à lui appelé au boycott de Mobinil, la filiale égyptienne du groupe français, qui affiche 33,7 millions de clients. Lors d’une conférence de presse au Caire le 3 juin, Stéphane Richard, le président d’Orange, a du coup annoncé son intention de mettre fin aux relations avec Partner, mais seulement après avoir examiné les risques juridiques qui en résulteraient. Ce qui a immédiatement provoqué l’ire des autorités israéliennes. Devant le tollé, Stéphane Richard est revenu sur ses propos le 6 juin en précisant que son groupe n’avait aucune intention de quitter Israël.