En avril 2015, plusieurs ONG, parmi lesquelles Oxfam et Global Witness, avaient publié une étude intitulée « The Suffering of Others » dans laquelle elles accusaient la SFI (IFC en anglais), la filiale de la Banque mondiale (BM) spécialisée dans le financement du secteur privé, de financer des projets à l’origine d’importantes violations des droits humains dans plusieurs pays. Le 7 mars dernier, l’association EarthRights International (ERI) a déposé, pour le compte de paysans honduriens, deux recours collectifs (class action) auprès d’un tribunal fédéral des Etats-Unis (Washington DC, lieu du siège de la BM) contre la SFI et une autre filiale de la BM, IFC Asset Management Corporation (AMC). Les plaignants accusent la SFI et IFC AMC d’avoir financé la société familiale hondurienne Dinant (qui exploite d’importantes plantations de palmier à huile dans le nord du pays) « sans la moindre considération pour les risques de préjudice évidents et hautement probables que leurs actions pourraient occasionner aux plaignants ». Ils font état d’intimidations de la part du personnel de sécurité de Dinant, de fraudes, de menaces, d’agressions et de meurtres destinés à terroriser les paysans locaux. Cette action fait suite à plusieurs tentatives effectuées auprès de la justice hondurienne et des instances internes de la SFI, sans aucun résultat satisfaisant à ce jour. Par ailleurs, si la SFI est en principe protégée par une immunité absolue résultant d’une loi fédérale américaine (1945 International Organisations Immunities Act), ce n’est pas le cas de IFC AMC.