Les élections présidentielles américaines de 2012 ont été considérées par les experts comme les plus coûteuses et les moins transparentes de l’histoire. Elles ont été précédées d’une intense activité de plaidoyer de la part des activistes actionnariaux auprès de l’autorité de régulation des marchés financiers américaine (la SEC) et lors des assemblées générales des grandes entreprises américaines, activistes qui exigeaient plus de transparence dans la reddition des dépenses de nature politique des entreprises. Dans ce contexte, le Center for Political Accountability, une organisation à but non lucratif fondée en 2003, et le Zicklin Center for Business Ethics Research (Wharton School, université de Pennsylvanie) ont publié leur deuxième enquête sur la transparence des dépenses de nature politique des entreprises (CPA-Zicklin Index). L’étude, qui couvre 195 entreprises américaines issues de l’indice S&P 500, montre notamment que 78 % d’entre elles ont amélioré leur niveau de transparence en la matière, les secteurs obtenant les meilleurs résultats étant ceux de la pharmacie, des technologies de l’information et de la chimie. Par ailleurs, les auteurs de l’étude précisent que 43 % des sociétés publient leurs versements à des fins politiques à des associations professionnelles, que 7 % d’entre elles ont demandé à ces associations de ne pas utiliser leurs fonds pour de tels buts et que 35 % indiquent les paiements effectués au bénéfice d’organisations relevant de l’article 501(c)(4) du Code des impôts américain (qui couvre les organisations dont le but est de promouvoir le bien-être social, mais qui peuvent intervenir sur le terrain politique dès lors que cela ne constitue pas leur objet principal). Cet angle d’observation s’inscrit dans un champ plus large – les pratiques des entreprises en matière de lobbying – qui, lui aussi, intéresse de plus en plus la communauté financière en raison de l’intérêt discutable de ces pratiques pour les actionnaires et des risques de réputation.