Le travail a progressivement repris dans les ateliers de confection cambodgiens après les affrontements du 3 janvier, qui se sont traduits par la mort de quatre manifestants et plusieurs dizaines de blessés lorsque la police a ouvert le feu. Le mouvement de grève, débuté le 24 décembre, réclamait une augmentation du salaire minimal supérieure à celle consentie par le gouvernement, qui proposait de porter ce salaire à 400 000 riels (73 euros), soit une augmentation de 25 %. Les syndicats demandaient, quant à eux, que le salaire minimal atteigne 660 000 riels, un montant encore loin du salaire de subsistance, estimé par l’organisation Asia Floor Wage Alliance à 207 euros. Ils entendent poursuivre leurs revendications au cours de l’année. Ces événements interviennent dans un contexte social très tendu dans le secteur textile en Asie du Sud-Est, tant sur le plan des rémunérations que sur celui de la sécurité. Coincées entre la mauvaise réputation résultant de ces situations et les difficultés dues aux arrêts de production, certaines entreprises renforcent leurs dispositions en matière de RSE : H&M s’est ainsi récemment engagé à garantir un salaire de subsistance aux ouvriers des usines de ses sous-traitants d’ici à 2018.