Afin de déclencher l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de BNP Paribas, l’association française Sherpa, dont l’objet est de “ protéger et défendre les populations victimes de crimes économiques ”, a adressé au procureur général de Monaco une lettre dans laquelle elle porte à sa connaissance une “ affaire de blanchiment dans le cadre d’une fraude au contrôle des changes dans plusieurs pays d’Afrique mettant en cause BNP Wealth Management à Monaco [qui regroupe l’activité banque privée du groupe, NDLR] ”. L’association, qui s’appuie sur un rapport confidentiel de l’Inspection générale de BNP Paribas, daté du 25 octobre 2011, affirme que la filiale monégasque de la société aurait enregistré des milliers de chèques en provenance de plusieurs pays d’Afrique sans en avoir dûment vérifié l’origine, manquant ainsi au devoir de vigilance que lui dictent les législations anti-blanchiment. Ce sont, pour l’association, plusieurs centaines de millions d’euros qui pourraient avoir fait l’objet de transactions de ce type entre 2008 et 2011. Mais si, selon la banque, la mission de l’Inspection générale a, en effet, permis de conclure “ à l’existence d’opérations susceptibles d’être en infraction avec la réglementation du pays de domicile des clients, […] les quelques dizaines de comptes concernés ont été fermés et les mesures nécessaires ont été prises pour renforcer les contrôles et éviter que ce type d’irrégularités se reproduise ”. Selon d’autres sources toutefois, c’est dès 2007 que l’Inspection générale aurait commencé à s’interroger sur le compte d’un apporteur d’affaires malgache, et ce compte n’aurait été bloqué qu’en juin 2011.