Depuis quelques mois, des associations et des investisseurs, principalement aux Etats-Unis, considèrent que les réserves en hydrocarbures des compagnies pétrolières sont surévaluées (concept des stranded assets). Partant du principe que la communauté ne peut pas continuer à accepter que le réchauffement climatique, essentiellement dû à la consommation des énergies fossiles, se poursuive au rythme actuel, les tenants de cette théorie estiment que les comportements et les réglementations conduiront à un affaiblissement de la demande en hydrocarbures, et donc de la valeur des actifs détenus. Sur cette base, des associations comme Ceres et Carbon Tracker ont demandé aux compagnies américaines d’évaluer leurs actifs à l’aune des risques climatiques. Comme Exxon, Shell conteste, dans son état des lieux daté du 16 mai, que ce contexte puisse avoir un impact sur la valeur de ses réserves prouvées. En effet, sans remettre en cause les prévisions des experts en matière de réchauffement climatique, le groupe pétrolier estime, au contraire, que la poursuite de la demande mondiale en hydrocarbures conjuguée au temps nécessaire pour transformer les infrastructures devrait encore soutenir les prix durant de nombreuses décennies et ne pas avoir d’incidence sur l’estimation de ses réserves.