A la suite d’une enquête parlementaire menée en 2015, l’Etat de Victoria va devenir le premier Etat australien à interdire sur son territoire l’exploration du gaz de charbon et du gaz de schiste. Cette décision a été suscitée par la mobilisation des citoyens, fortement opposés à la fracturation hydraulique, et par le contre-exemple du Queensland où ces énergies sont exploitées. Selon l’Australian Institute, un des plus importants think tanks du pays, l’impact des énergies non conventionnelles sur l’économie du Queensland a été largement négatif. Il estime en effet que pour 10 emplois créés dans le secteur de l’énergie, 18 ont été perdus dans l’agriculture. Dans le même temps, alors que le cours des énergies s’effondraient, les distributeurs ont maintenu un prix élevé dans le pays pour compenser la réduction des prix à l’exportation. Cette interdiction soulage donc les agriculteurs de l’Etat de Victoria qui vivent depuis plusieurs années avec la crainte de voir leurs terres polluées par l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. Il faut également souligner que cet Etat, bien pourvu en ressources naturelles, compte peu sur celles-ci pour assurer son développement économique. L’industrie minière représente en effet 1 % environ de son PIB et de ses emplois. Par ailleurs, la région du Gippsland (dans l’est de l’Etat) regorge d’importantes ressources déjà exploitées (la vallée Latrobe contient les plus importantes réserves de lignite au monde). Les gaz non conventionnels ne représentaient donc probablement pas une priorité aux yeux du gouvernement de l’Etat de Victoria.