Avec l’huile de palme, la culture du soja, l’élevage du bétail ou l’exploitation du bois, la culture d’hévéa est l’un des principaux facteurs de la déforestation qui s’accroît depuis des décennies sur la planète. Mi-mai, le géant français du pneumatique Michelin avait annoncé la publication imminente d’une nouvelle politique visant à encadrer ses achats de caoutchouc naturel. C’est chose faite. Le groupe vient de publier son document de référence en la matière, dans lequel il affirme notamment son engagement de ne « pas contribuer volontairement, directement ou indirectement, à des actions qui pourraient conduire à des appropriations illégitimes de terres au détriment des communautés locales ou des populations » et d’utiliser du caoutchouc naturel provenant « exclusivement de plantations en parfaite conformité avec les principes “sans déforestation” » basés sur l’approche High Carbon Stock (HCS). Les associations se félicitent de cette prise de position, mais elles restent attentives au respect de ses engagements par le groupe, avec lequel elles ont été en conflit dans le passé. L’association écologiste Greenpeace précise en outre que la Socfin, une autre société faisant l’objet de sévères critiques de la part de la communauté associative, notamment pour ses pratiques en matière de plantations d’hévéa et qui est, accessoirement, fournisseur de Michelin, pourrait se retrouver dans une position inconfortable, lesdites pratiques étant, selon l’ONG, « incompatibles » avec la nouvelle politique de Michelin. Bien que le groupe de pneumatiques ne semble pas avoir l’intention d’être coercitif, Luc Minguet, directeur des achats, a indiqué dans une interview accordée au journal Jeune Afrique qu’« à terme, [la société] ne s’interdisait pas de revoir certains contrats ».