Le consortium composé du français GDF Suez (35 %), du marocain Nareva (35 %) et du japonais Mitsui (30 %) a annoncé, le 18 septembre, avoir bouclé le financement du projet de la centrale à charbon géante de Safi au Maroc. Cette centrale, d’un coût de 2,3 milliards de dollars et qui devrait entrer en service en 2018, aura une capacité de 1 386 MW et produira un cinquième de la demande du pays. Elle utilisera la technologie « ultra supercritique », dite « charbon propre ». Certains scientifiques et les associations écologistes récusent cette appellation et reprochent aux industriels « d’induire le public en erreur » (voir Impact Entreprises n° 182). Dans son communiqué de presse, GDF Suez indique que le rendement de la centrale sera 10 % supérieur à celui d’une centrale conventionnelle et génèrera ainsi une baisse significative des émissions de CO2. Mais les gains réels ne sont pas précisés. Certains calculs font état d’une réduction des émissions allant de 22 % à 27 % pour un gain de rendement de 10 %, ce qui rend les centrales à charbon « ultra supercritiques » aussi émissives que le pétrole et de 25 % à 30 % plus émissives que les centrales au gaz. Des données, qui appellent les fournisseurs d’énergie à plus de transparence, autrement dit à publier systématiquement les rejets de CO2 par centrale.