En validant les évolutions observées au cours de ces dernières années dans les relations que les entreprises entretiennent avec leurs parties prenantes, le projet de loi Macron, qui sera présenté au Conseil des ministres le 10 décembre prochain (voir ci-dessous), transforme la perception même de l’entreprise. Jusqu’ici, l’article 1833 du Code civil liait l’entreprise à son milieu en stipulant uniquement que son objet devait être licite. Si la nouvelle définition de l’intérêt social de l’entreprise est entérinée par le Conseil des ministres et par le Parlement (au cours du premier trimestre 2015), elle intègrera les trois dimensions communément reconnues du développement durable : l’économie, le social, l’environnement. Cette conception élargie pourrait inspirer des initiatives juridiques de la part des instances de gouvernance de l’entreprise, afin de mieux ancrer sa gestion « dans le respect de l’intérêt général économique, social et environnemental ». Mais elle pourrait aussi faire émerger des conflits d’intérêts et susciter des actions de la part de ses parties prenantes. Quoi qu’il en soit, cela va dans le sens de la recherche d’un alignement des intérêts des différents acteurs constituant les parties prenantes des entreprises. Reste à définir le périmètre recouvrant la notion d’intérêt général.