Périphérie

Le pape François a passé son pontificat à marteler des messages qui touchent le cœur de l’humanité. Il a énergétiquement invité les décideurs – et les autres personnes – à passer aux actes : s’imprégner profondément des principes écologiques, respecter les migrants et tous les exclus, aller vers les « périphéries ». Ces mots n’avaient pas simplement pour but de rafraîchir une vieille institution, mais aussi d’irriguer notre quotidien, y compris lorsqu’il côtoie le monde des affaires. Pourtant, les laborieux efforts menés depuis quelques décennies pour transformer en profondeur l’économie font aujourd’hui l’objet d’importants coups de boutoir visant à vider peu à peu les résultats obtenus de leur substance (révision du règlement européen sur la déforestation et de la directive sur le greenwashing, abandon ou report du reporting climatique aux États-Unis et au Canada, mépris du consensus international sur l’exploration minière des grands fonds marins, etc.). Face à cela, la résistance s’organise, la détermination de certains acteurs s’affirme. Mais pour maintenir le cap, il faut garder en tête qu’un partage équitable de la valeur créée ne peut se faire sans remettre les enjeux dits périphériques au cœur des projets.