Le cadre pour apprécier les engagements climatiques des banques et des assurances se précise. Mais sur le plan mondial, la fragilité des promesses gagne du terrain

La SBTi (Science-Based Targets Initiative) est une référence mondiale en matière de validation des stratégies et des engagements climatiques des entreprises. Le 22 juillet 2025, l’organisation a publié sa norme sectorielle destinée aux institutions financières pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour valider leur plan de transition auprès de la SBTi, les banques, assurances et investisseurs devront : mettre, sans délai, fin au financement ou à l’assurance de projets et d’entreprises liés au charbon ; mettre immédiatement un terme au financement ou à l’assurance de nouveaux projets liés au pétrole et au gaz, y compris les infrastructures pour le gaz naturel liquéfié (GNL) ; arrêter de financer ou d’assurer les entreprises impliquées dans des activités pétrolières ou gazières au plus tard en 2030.

Nul doute que ces exigences pourraient embarrasser les grandes banques mondiales en quête de réputation et de crédibilité. À la suite de l’élection de Donald Trump, les grandes compagnies nord-américaines ont déjà toutes quitté la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), une alliance bancaire soutenue par l’ONU. L’hémorragie se poursuit et gagne désormais l’Europe. Après HSBC en juillet, la banque britannique Barclays a ainsi annoncé son retrait de l’alliance le 1er août. Puis, cela a été au tour de la banque suisse UBS de signaler, le 7 août dernier, son départ de la NZBA. Soulignant que l’organisation n’a plus le poids nécessaire pour soutenir la transition de ses membres, les trois établissements affirment cependant conserver leur ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les contraintes instaurées par la SBTi constitueront un cadre objectif pour évaluer la consistance de leurs promesses.