Selon une étude du collectif #WeAreEurope et de HEC Paris, les entreprises européennes soutiennent largement la CSRD

La réforme « Omnibus » portée par la Commission européenne, qui vise notamment à simplifier les obligations de mise en œuvre et de reporting en matière de responsabilité sociale et environnementale des entreprises, suscite de nombreux débats depuis le début de l’année. Lancé en février 2025, le collectif #WeAreEurope a publié le 15 mai 2025 une étude en partenariat avec HEC Paris sur le débat actuel autour de la CSRD. Entre le 31 mars et le 30 avril 2025, cette enquête a interrogé un panel d’entreprises européennes directement concernées par la CSRD. Elle a recueilli 1 062 réponses d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs provenant de 26 pays.

Les résultats font ressortir que 61 % des entreprises interrogées se déclarent satisfaites de la directive actuelle sur le reporting extra-financier (CSRD), et que seulement 17 % en sont insatisfaites. À l’inverse, seuls 25 % des répondants soutiennent la proposition de réforme, et 51 % s’y opposent. Même parmi ceux qui sont insatisfaits de la CSRD, le taux de répondants satisfaits de la réforme est relativement faible (39 %). Pour 88 % des personnes interrogées, la CSRD incarne la vision économique, sociale et environnementale européenne, et 62 % la voient comme un atout stratégique pour la souveraineté de l’Union.

Les partisans de la réforme soutiennent que la CSRD nuirait à la compétitivité des entreprises européennes vis-à-vis des firmes non européennes. Si cette thèse recueille l’adhésion de 37 % des répondants, elle est rejetée par 46 % d’entre eux. Parmi les entreprises de taille intermédiaire (500 à 1 000 salariés), 56 % souhaitent rester dans le périmètre d’application de la directive, et n’adhèrent donc pas à la proposition de la Commission d’élever le seuil à 1 000 salariés.

Les entreprises aimeraient toutefois une simplification ciblée, comme une amélioration de l’automatisation de la collecte des indicateurs de reporting (86 %), la réduction du nombre d’indicateurs exigé (82 %), une meilleure articulation avec les autres référentiels comme la taxonomie et la SFDR (69 %), des ressources sectorielles pour faciliter l’analyse de double matérialité.