L’État de New York adopte un budget d’un milliard de dollars pour décarboner son économie

Donald Trump poursuit son objectif de détricoter consciencieusement les lois et les règlements visant à réduire la consommation d’énergie. Ainsi, le 6 mai 2025, la presse étatsunienne a indiqué que l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) prévoyait de mettre un terme au très populaire programme Energy Star. Créé en 1992 par le président George H. W. Bush dans le cadre du Clean Air Act et élargi par les administrations suivantes, ce label certifie que les appareils électroménagers ou électroniques, les bâtiments, etc., sont économes en énergie.

Les fabricants participent volontairement au programme, et leurs produits doivent respecter des normes strictes de performance énergétique établies par l’EPA. Des tests indépendants et des certificats délivrés par des tiers garantissent l’intégrité et la crédibilité du label. Ses défenseurs soulignent que ce programme permet aux familles et aux entreprises d’économiser plus de 40 milliards de dollars par an grâce à un budget d’investissement annuel inférieur à 40 millions de dollars. Interrogé le 20 mai lors d’une audition au Congrès sur l’avenir d’Energy Star, Lee Zeldin, patron de l’EPA, a déclaré que ce dispositif pouvait être géré en dehors du cadre gouvernemental.

L’administration Trump envisage aussi de supprimer les crédits d’impôt destinés à promouvoir l’efficacité énergétique. La Chambre des représentants a adopté (de justesse) le 22 mai une proposition législative allant dans ce sens. Le projet comprend, entre autres, des dispositions supprimant les crédits d’impôt pour l’amélioration de l’efficacité énergétique des maisons, les nouvelles maisons écoénergétiques, les voitures et camions électriques, etc.

Dans ce contexte, les opposants à la politique agressive de l’administration fédérale mènent dans leurs juridictions des stratégies opposées. C’est le cas, par exemple, dans l’État de New York. Le 9 mai, la gouverneure, Kathy Hochul, a signé le budget 2025-2026 de l’État. Celui-ci intègre plus d’un milliard de dollars d’investissements en faveur du changement climatique (sur un budget total de 254 milliards de dollars). Il se répartit de la manière suivante : 450 millions de dollars pour réduire les émissions de GES des bâtiments (rénovations écoénergétiques, technologies de chauffage propres…) ; plus de 200 millions de dollars en faveur des réseaux d’énergie thermique ; 250 millions de dollars pour soutenir les bus scolaires électriques et l’installation de stations de recharge pour véhicules électriques ; 200 millions de dollars pour l’expansion des énergies renouvelables et la modernisation du réseau.

En revanche, le budget ne fait pas référence au programme cap-and-invest qui vise à taxer les grands émetteurs de GES et à investir les recettes perçues dans des initiatives climatiques et le soutien des communautés vulnérables confrontées à la hausse des prix de l’énergie. Ce programme prévoit d’obliger les grands émetteurs de GES et les distributeurs de carburant de l’État à payer plus d’un milliard de dollars par an pour acheter des quotas d’émissions associés à leurs activités. En janvier, cependant, la gouverneure a suggéré que le programme pourrait être repoussé et, en mars, le département de la Conservation de l’environnement de New York (DEC) a proposé des réglementations pour obliger les émetteurs à déclarer leurs émissions et à fournir les informations requises dans le cadre du programme cap-and-invest, mais d’ici 2027.