Le 23 avril 2025 s’est tenue à Dallas l’assemblée générale de la banque Goldman Sachs. En amont de cette réunion, le National Legal and Policy Center (NLPC) et le National Center for Public Policy Research (NCPPR) ont déposé deux projets de résolution mettant en cause la politique de diversité (Diversity, Equity, Inclusion – DEI) du groupe. Ce n’est pas la première fois que le NLPC s’en prend aux programmes DEI en assemblée générale. Il s’agit du prolongement dans la sphère privée des actions menées sur le plan politique par les conservateurs étatsuniens.
Le NCPPR a demandé au conseil d’administration de Goldman Sachs de faire réaliser « un audit indépendant sur la discrimination raciale » analysant les risques juridiques et de réputation liés aux « initiatives [du groupe] fondées sur la race ». Dans ses attendus, l’organisme cite des pratiques qui reposent sur la « race » ou le sexe, et qui sont mentionnées sur le site internet de Goldman Sachs : mentorats, création de « réseaux d’inclusion », engagements en matière d’investissement direct et philanthropique, objectifs de représentation diversifiée dans les instances dirigeantes… Le NLPC, quant à lui, a réclamé au comité des rémunérations du conseil d’administration qu’il revoie ses principes fixant la rémunération variable des dirigeants afin d’identifier et d’éliminer les objectifs « DEI discriminatoires » de ces rémunérations.
Le conseil d’administration a recommandé de rejeter ces propositions. Il a précisé que la société avait déjà apporté des modifications pour satisfaire aux exigences légales, et qu’il exprimait son soutien à l’approche de diversité de cette dernière. Il a affirmé que la diversité, notamment en ce qui concerne la pensée, l’expérience et les perspectives, était essentielle à la réussite commerciale du groupe. Il a également indiqué que la proposition du NLPC déformait la politique de la banque en matière de rémunération. En effet, celle-ci ne prévoit pas d’atteindre des objectifs quantitatifs ou favorisant la promotion interne. Les résolutions présentées par le NCPPR et le NLPC ont recueilli moins de 2 % des suffrages chacune.