La SEC autorise la création de la première Bourse verte aux États-Unis

Il avait fallu attendre des décennies pour que la Securities and Exchange Commission (SEC) rende obligatoire la prise en compte de la question climatique dans le reporting des entreprises. C’est seulement le 6 mars 2024 que son règlement – The Enhancement and Standardization of Climate-Related Disclosures for Investors – a été publié. Mais, quelques heures après, une coalition de 10 États républicains a annoncé le lancement d’une action en justice devant la cour d’appel fédérale américaine, visant à bloquer la mise en œuvre de ces nouvelles obligations. Le changement de locataire à la Maison-Blanche a définitivement enterré le projet. La SEC a en effet déclaré le 27 mars dernier qu’elle renonçait à le défendre devant la cour d’appel du huitième circuit.

La SEC ne s’oppose cependant pas à toutes les avancées vers des marchés financiers plus verts. Le 14 avril 2025, elle a ainsi donné son aval à la première Bourse verte aux États-Unis : le Green Impact Exchange (GIX). Le GIX a été fondé en 2022 par d’anciens dirigeants du NYSE (New York Stock Exchange). Il cotera les entreprises qui s’engageront à définir, mettre en œuvre, mesurer et atteindre des objectifs de développement durable, et à offrir aux investisseurs une transparence sur les progrès réalisés. Il a annoncé qu’il prévoyait de lancer les premières transactions début 2026. Dans un premier temps, les sociétés devront être cotées simultanément sur une autre Bourse. Puis, le GIX deviendra une place de cotation principale.

Le GIX a établi une série de principes directeurs que devront suivre les firmes candidates à la cotation. Ces dernières, ainsi que leur conseil d’administration, devront s’engager publiquement en faveur d’une durabilité à long terme. Il leur faudra aussi disposer d’un plan à court, moyen et long termes qui leur permettra d’être dirigées de manière durable. Elles seront dans l’obligation d’aligner leur stratégie sur leurs principes, et de concevoir des mécanismes pour atteindre leurs engagements et leurs objectifs de durabilité. Elles rendront régulièrement publics des rapports avec des indicateurs de durabilité, et s’assureront que les engagements de durabilité se reflètent dans leurs activités et leurs opérations. Enfin, elles devront identifier et entretenir un dialogue et une communication avec leurs principales parties prenantes.