Unilever va inviter les associations professionnelles dont elle est membre à mener un lobbying actif en faveur du climat

L’influence, positive ou négative, qu’exercent les entreprises sur les politiques publiques est particulièrement scrutée par la finance responsable. Les actions de lobbying menées par les grands groupes ne sont pas toujours aisées à identifier, malgré l’obligation des sociétés de faire preuve de transparence dans plusieurs régions du monde (France, Union européenne, États-Unis, par exemple). D’une part, l’obligation de transparence peut ne pas être respectée, et d’autre part, les firmes peuvent déléguer leurs actions de lobbying aux associations professionnelles dont elles sont membres. Mais depuis quelques années, les ONG et les investisseurs responsables vérifient scrupuleusement que le lobbying des associations professionnelles soit bien compatible avec les politiques déclarées de leurs membres, notamment sur la question climatique.

Le 8 avril 2025, Unilever a révélé dans son rapport sur sa politique d’engagement envers le climat qu’en 2024, 18 des 26 principales associations professionnelles avec lesquelles l’entreprise entretenait des liens dans le monde ne présentaient aucun décalage avec ses positions climatiques ou ses objectifs fondés sur la science. Mais elle a ajouté que seulement 5 d’entre elles menaient activement des actions de lobbying conformes à ses priorités climatiques. Les 13 autres ont été qualifiées d’« alignées passives ». Unilever souhaite changer cet état de fait et va inciter ces organisations à faire activement pression en faveur de politiques climatiques progressistes.

Pour Unilever, cet engagement passif constitue une préoccupation majeure, car il est trop minimaliste pour être en phase avec son propre plan d’action pour la transition climatique, qui vise la neutralité carbone d’ici 2039 et un approvisionnement en électricité entièrement décarbonée dans les économies avancées d’ici 2035. Pour la multinationale, il est nécessaire que les associations professionnelles intensifient leur plaidoyer direct sur les questions climatiques « en faisant valoir leur influence considérable et en renforçant l’engagement climatique de leurs membres ».

Les priorités actuelles de l’entreprise en matière de plaidoyer politique sont : le relèvement des objectifs climatiques nationaux, la mise en œuvre de la tarification du carbone, l’élimination progressive des combustibles fossiles, le renforcement de la protection des forêts et la réforme des règles de comptabilisation des émissions.