Dans une économie déterminée par l’offre et la demande, la possibilité offerte aux agents économiques (consommateurs, épargnants, etc.) de comparer les caractéristiques techniques d’un produit ou d’un service est essentielle. Cela vaut aussi pour leurs performances sociales et environnementales. Cette faculté constitue d’ailleurs l’un des moteurs susceptibles de stimuler les bonnes pratiques des entreprises en la matière.
Encore faut-il que les consommateurs soient réellement motivés par ces principes et joignent les actes à leurs intentions, mais également que les informations permettant de comparer les offres soient disponibles. C’est parfois difficile, car les spécificités ne sont pas toujours identiques d’un produit ou d’un service à l’autre. D’autres fois, c’est la volonté des producteurs ou des vendeurs qui n’est pas au rendez-vous.
Le 1er avril 2025, l’autorité britannique en charge de la concurrence et des marchés (Competition and Markets Authority, CMA) a rendu une décision pour pratique anticoncurrentielle au Royaume-Uni à l’encontre de 10 constructeurs automobiles (BMW, Ford, Jaguar Land Rover, Peugeot Citroën, Mitsubishi, Nissan, Renault, Toyota, Vauxhall et Volkswagen) et de deux associations professionnelles. Les contrevenants ont accepté de payer plus de 77 millions de livres sterling (90 millions d’euros) après avoir reconnu les faits. Bien qu’impliqué dans cette affaire, Mercedes-Benz a été exempté de sanction financière, car il a informé la CMA de l’existence de cette entente.
Ces entités ont notamment été reconnues coupables d’avoir enfreint le droit de la concurrence en convenant de ne pas faire de publicité si leurs véhicules dépassaient l’exigence minimale de recyclabilité de 85 % de leur poids. De fait, avec cet accord, elles limitaient la capacité des consommateurs à comparer les performances environnementales de leurs véhicules et à faire des choix éclairés. La plupart des constructeurs ont participé à cette pratique de mai 2002 à septembre 2017. La Commission européenne a mené une enquête parallèle sur les mêmes pratiques et a condamné les mêmes sociétés (à l’exception de Vauxhall, non présente sur le territoire de l’Union), auxquelles s’ajoutent Honda, Hyundai/Kia, Mazda, Opel, Suzuki et Volvo, à payer des amendes pour un montant total de 458 millions d’euros.