À de rares exceptions près, et selon les pays, les campagnes de boycott ont peu d’influence directe sur les ventes des sociétés ciblées. Mais, dans la plupart des cas, elles laissent de profondes traces sur le long terme. Les stratégies de boycott visent souvent des entreprises médiatiques. La communication de ces dernières se retourne alors contre elles tel un boomerang et amplifie les messages négatifs.
Dans presque tous les pays européens, les ventes de véhicules Tesla se sont effondrées ces derniers temps, et elles ont aussi chuté de près de 9 % au cours des trois premiers mois de l’année aux États-Unis. Des observateurs avancent que cela est sans doute dû aux positions controversées d’Elon Musk, le P.-D.G. de la marque. Mais quelles que soient les interprétations, des réactions de rejet existent au sujet de la politique des entreprises. Aux États-Unis, elles s’inscrivent autour du mouvement de protestation « hands off! » (« bas les pattes ! ») qui se développe partout dans le pays. Elles commencent à toucher des sociétés qui ont abandonné leurs politiques de DEI (diversity, equity, inclusion) depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Début avril, le révérend Al Sharpton a ainsi lancé officiellement un boycott de PepsiCo au nom du National Action Network (NAN), une association de défense des droits civiques dont il est le fondateur et le président. Il a profité de l’antenne de la chaîne d’information MSNBC, dont il est l’un des présentateurs, pour demander au géant des boissons gazeuses de revenir sur sa décision de renoncer à sa politique de DEI sous 21 jours, sous peine de faire l’objet d’une campagne de boycott dans tout le pays.
De son côté, le 5 avril 2025, le mouvement People’s Union USA a démarré un boycott à l’encontre du géant de la distribution Walmart. Le fondateur de l’organisation, John Schwarz, a expliqué que Walmart était « devenu le symbole de tout ce qui [n’allait] pas avec le pouvoir des entreprises dans ce pays… Notre mission est simple, nous voulons que ces entreprises commencent à payer leur juste part d’impôts afin que le peuple américain puisse enfin être soulagé du fardeau de l’impôt fédéral sur le revenu ». People’s Union USA prévoit d’élargir les opérations de boycott par « roulement » à d’autres grandes firmes : General Mills, Amazon, McDonald’s…