Les autorités australiennes continuent de traquer les informations trompeuses sur le climat

La contre-offensive actuelle à l’encontre des initiatives ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) pourrait avoir des répercussions indirectes. En particulier, elle pourrait rendre plus prudentes certaines organisations dans la description de leurs pratiques « vertueuses ». Cela n’est pas encore systématiquement le cas, notamment en Australie. En septembre 2022, l’organisme australien en charge de la réglementation des marchés financiers (l’ASIC) a infligé sa première amende pour écoblanchiment à la société d’énergie Tlou Energy. Cette peine était relativement modeste (53 280 dollars australiens). À cette occasion, l’ASIC a indiqué qu’elle enquêtait « sur un certain nombre d’entités cotées en Bourse, de super fonds [fonds de retraite en Australie, ndlr] et de fonds à propos des “références vertes” qu’ils revendiquaient ».

Depuis, l’ASIC a mené d’autres investigations pour greenwashing. Le 18 mars 2025, la Cour fédérale australienne a ordonné une amende de 10,5 millions de dollars australiens (6,13 millions d’euros) au fiduciaire en charge de la gestion du fonds de pension Active Super LGSS. Cette décision fait suite à une plainte déposée en 2023 par l’ASIC. Ce recours disposait qu’entre 2021 et 2023, Active Super avait investi dans des titres – qu’il prétendait avoir éliminés ou restreints grâce à des filtres ESG – dans des domaines tels que les jeux de hasard, l’extraction du charbon, les sables bitumineux ou des sociétés russes à la suite d’une restriction ajoutée après l’invasion de l’Ukraine. L’ASIC a répertorié 28 participations répréhensibles.

Le juge O’Callaghan a conclu que le fiduciaire avait enfreint la loi en faisant des déclarations trompeuses en matière d’investissement ESG. Il a précisé que LGSS avait tiré profit de sa conduite trompeuse en dénaturant le caractère « éthique » d’une part importante de ses investissements. Par conséquent, les investisseurs avaient perdu la possibilité d’investir conformément à leurs valeurs d’investissement. LGSS s’est excusé et a pris des mesures pour remédier à la situation, notamment en améliorant son système de conformité. Il s’agit du troisième gestionnaire d’actifs à être ainsi sanctionné en Australie, après Vanguard Investments Australia (12,9 millions AU$) et Mercer Superannuation (11,3 millions AU$) en 2024.