La biodiversité subit des dommages sans précédent qui ne semblent pas ralentir. Pourtant, dans le traditionnel rapport produit à l’occasion du forum de Davos (The global risks report 2025), la perte de biodiversité et l’effondrement des écosystèmes n’apparaissent qu’à la 21e place des risques globaux perçus à courte échéance en matière de sévérité. Le risque remonte toutefois en 2e position sur le long terme.
Le 14 janvier 2025, le Centre pour la gouvernance et le développement durable de la Business School de l’université nationale de Singapour et le groupe de luxe français Kering ont publié une étude sur les rapports liés à la nature et les plans de transition climatique des grandes entreprises d’Asie-Océanie. L’analyse s’est appuyée sur les informations officielles des 50 premières sociétés cotées en Bourse par capitalisation boursière en Australie, en Chine, à Hong Kong, en Inde, en Indonésie, au Japon, en Malaisie, en Nouvelle-Zélande, aux Philippines, à Singapour, en Corée du Sud, à Taïwan, en Thaïlande et au Viêt Nam.
Sur les 700 entreprises analysées, 72 % mentionnent des sujets tels que l’eau, la biodiversité et la protection des écosystèmes dans leurs rapports annuels ou de développement durable, mais seulement un quart d’entre elles considèrent ces questions comme importantes pour leurs activités. Moins de 40 % des firmes ont révélé comment elles mesuraient leur impact sur la nature, et seulement 30 % ont fixé des objectifs clairs pour la gestion des problèmes liés à la nature. L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont les marchés les plus en avance pour ce qui est de la divulgation d’informations sur la nature. En effet, respectivement 68 et 48 % des entreprises de ces marchés voient la nature comme importante pour leurs activités. Les compagnies installées à Singapour et en Malaisie sont les plus actives pour prendre en compte la nature dans leurs décisions d’affaires (42 % des entreprises pour les deux marchés). En revanche, les firmes sud-coréennes sont les moins enclines à considérer cette dimension (18 %). Enfin, seules 14 % des sociétés étudiées ont indiqué être en conformité avec la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD).