Les entreprises sont encore trop peu préoccupées par la biodiversité. Mais cela pourrait changer

Le 29 janvier 2024, le média britannique spécialisé dans le développement durable edie a publié son premier rapport Sustainable Business Tracker (exclusivement destiné à ses membres). Dans ce document, edie présente les résultats d’une enquête menée auprès de 237 dirigeants d’entreprises et de responsables du développement durable au Royaume-Uni. Un tiers d’entre eux seulement estiment qu’aux yeux de leur société, la biodiversité constitue un enjeu « critique » ou « élevé ». En comparaison, 54 % d’entre eux pensent la même chose en ce qui concerne l’élaboration d’un plan de transition climatique, et 64 % pour ce qui est de la diversité et de l’inclusion sur le lieu de travail.

Une approche sectorielle fait néanmoins ressortir des nuances. Le secteur de la construction est celui qui accorde la plus grande priorité à la biodiversité. Environ les deux tiers des sondés jugent que la biodiversité est « critique pour l’entreprise » ou « hautement prioritaire ». Cela se comprend, dans la mesure où ce secteur est directement concerné par son contact avec la nature ou par l’évolution des législations. Mais il existe également des liens indirects (fournisseurs, clients…) ou induits (changement climatique, etc.) qui pourraient interpeller l’ensemble des secteurs.

Dans le cadre de sa campagne annuelle de questions écrites adressées aux sociétés du CAC 40 à l’occasion de leurs assemblées générales, le Forum pour l’investissement responsable (FIR) en a posé une à propos de la dépendance des entreprises envers la biodiversité et de leur impact sur elle. L’analyse des réponses formulées par les firmes a aussi fait ressortir un intérêt mitigé pour ce thème.

On remarque cependant que 45 % des groupes ont, tout récemment et pour la première fois, mis en place une évaluation de leur impact et/ou de leur dépendance à l’égard de la biodiversité. Ce constat suggère une prochaine accélération de la mise en place de mesures concrètes. Cet éveil est probablement dû à une prise de conscience accrue du sujet à l’échelle internationale (législation sur la « déforestation importée » au niveau européen, accord mondial sur la biodiversité marine, lancement de la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures…).