SBTi, l’organisation qui valide les objectifs climatiques des entreprises, a annoncé le 2 juillet 2024 que Luiz Amaral, son directeur général, quittera ses fonctions pour des raisons personnelles à la fin du mois de juillet après un peu plus de deux ans passés aux commandes de l’institution. Cette démission met un terme à une période tumultueuse. Susan Jenny Ehr, directrice juridique de SBTi, assurera les fonctions de directrice par intérim le temps pour le conseil d’administration de trouver un remplaçant à Luiz Amaral.
L’organisation a déclenché une polémique lorsque, le 9 avril dernier, elle a déclaré qu’elle envisageait d’autoriser les firmes à utiliser des crédits carbone pour compenser leurs émissions de GES du scope 3. Cette annonce a suscité des réactions hostiles, y compris parmi les membres du personnel, qui ont été jusqu’à réclamer la démission de Luiz Amaral et d’une partie du conseil d’administration. Les opposants à cette décision avaient aussi dénoncé la manière dont le plan avait été élaboré et affirmé que celui-ci portait atteinte aux procédures de gouvernance de l’organisation. En effet, ni le personnel de SBTi ni son conseil technique, chargé d’examiner et d’approuver ses normes et sa documentation, n’avaient été préalablement consultés. SBTi a ensuite tenu à rassurer, sans toutefois y parvenir pleinement. Les prochains mois seront décisifs pour sa réputation.
De son côté, l’Organisation internationale de normalisation (ISO) a annoncé, le 27 juin, qu’elle avait commencé à travailler sur l’élaboration d’une nouvelle norme internationale sur la neutralité carbone (zéro émission nette). Cette future norme visera à apporter clarté et crédibilité aux objectifs et stratégies zéro émission nette des organisations, et à se prémunir contre l’écoblanchiment. Le processus fait suite au lancement, en 2022, des lignes directrices ISO Net Zero lors de la conférence sur le climat (COP27).
Ces lignes directrices vont désormais évoluer vers une norme internationale qui devrait être annoncée lors de la COP30 en novembre 2025. La procédure sera pilotée conjointement par la British Standards Institution (Royaume-Uni) et par l’organisme national de normalisation de Colombie (ICONTEC). Comme il est d’usage, l’élaboration de cette norme internationale se fera avec la participation de milliers d’experts de tous horizons qui seront mobilisés par les organismes nationaux de normalisation de plus de 170 pays. Une consultation publique devrait s’ouvrir début 2025.