Le 23 mai 2024, quatre associations, le Centre européen de soutien juridique (ELSC), Al-Haq, SOMO et The Rights Forum, ont annoncé avoir déposé une plainte contre Booking.com. Les organisations accusent la plate-forme de voyage de blanchiment d’argent. Plus précisément, elles reprochent à la société de mettre à disposition des hébergements dans les territoires palestiniens occupés et d’en tirer un profit.
En conséquence, elles affirment que les profits réalisés sont directement liés à de graves violations des droits humains et à des crimes de guerre. Or, tirer profit de crimes de guerre est illégal en vertu du droit pénal néerlandais, en particulier l’article 1 (4) de la loi sur les crimes internationaux (Wet Internationale Misdrijven), et peut être qualifié de blanchiment d’argent.
Booking.com est inscrit sur la liste noire du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU depuis 2020. Des rapports d’organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont souligné l’implication et la complicité de l’industrie du tourisme dans les colonies israéliennes. Les colonies sont illégales au regard du droit international. Pour les ONG, elles sont fondées sur des violations systématiques des droits humains et des actes équivalant à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Les gouvernements européens ont clairement mis en garde les entreprises relevant de leur juridiction contre les risques juridiques liés aux opérations dans les colonies israéliennes illégales. L’implication de Booking.com dans des violations du droit international contrevient aussi aux normes reconnues en matière d’entreprises et de droits de l’Homme, telles que les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme et les Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales, que l’entreprise prétend explicitement respecter.