Le cours du robusta augmente, mais les revenus des paysans du Chiapas qui approvisionnent Nestlé ne suivent pas

Depuis plusieurs années, Nestlé, le leader mondial de l’agroalimentaire, met en place des plans destinés à améliorer les conditions de vie des petits agriculteurs qui l’approvisionnent en denrées pour la fabrication de ses produits (cacao, café…). Le 30 mars 2024, l’association suisse Public Eye a révélé une enquête montrant que ces initiatives ne portent pas nécessairement leurs fruits.

L’organisation s’est rendue dans l’État du Chiapas (Mexique) début février 2024. Là-bas, elle a constaté que les paysans vivaient très difficilement de leur production de café. Pourtant, Nestlé présente les grains en provenance de cette région comme issus d’une agriculture responsable. Dans le cadre de son « Plan Nescafé » lancé en 2010, l’entreprise fournit ainsi aux paysans des formations, de même que des plants de robusta à haut rendement afin d’augmenter leurs revenus. Le problème est que le prix du robusta est inférieur à celui de l’arabica.

Dans son rapport, Public Eye indique que cette saison, Nestlé paie des prix inférieurs aux coûts de production. Les tarifs offerts par la multinationale sont même plus bas que ceux de l’année dernière si l’on tient compte de l’inflation. Pourtant, entre mars 2023 et mars 2024, le cours du robusta a progressé de plus de 50 %. À l’inverse, les coûts de production augmentent. Pour l’instant, le groupe refuse d’entendre les revendications des paysans, à savoir d’accorder un prix d’achat qui couvre a minima les coûts de production.