BlackRock va concentrer son attention sur la transition climatique et prendre ses distances avec les autres thèmes

BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs mondial, a annoncé qu’il changeait de stratégie quant à la prise en compte de critères sociaux et environnementaux dans ses placements. Depuis quelques années, son président faisait régulièrement des déclarations selon lesquelles la société prenait ou allait davantage prendre en considération les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans sa gestion financière. Mais les temps ont changé. D’une part, l’environnement prend dorénavant largement le dessus sur les autres composantes dans les préoccupations des marchés, et d’autre part, l’approche dite ESG a, depuis deux ou trois ans, pris une tournure politique et fait l’objet de vives critiques, en particulier de la part des conservateurs étatsuniens.

BlackRock rebaptise donc sa politique « investissement de transition ». Pour le groupe, il s’agit d’une évolution naturelle, et le reflux subi actuellement par les approches ESG n’a fait qu’accélérer le processus. Désormais, l’entreprise s’en tiendra aux investissements climatiques et délaissera grandement les questions sociales et sociétales. Sa nouvelle approche se focalisera ainsi davantage sur les placements pour lesquels elle considère que son apport est réel et mesurable. BlackRock estime que les fonds ESG n’ont pas réussi à surperformer le marché ni à montrer qu’ils avaient un impact bénéfique mesurable pour la planète. Le gestionnaire de fonds n’exercera plus de pression sur les firmes pour qu’elles changent de comportement.

En définitive, la société de gestion prend acte du fait que seuls les investissements dans les technologies et les activités portant sur la transition climatique font l’objet d’une demande viable et méritent donc d’être intégrés dans sa gestion. Elle précise aussi que les autres sujets ESG ne font pas l’unanimité, qu’ils ne disposent pas encore d’indicateurs très solides, et qu’ils font parfois l’objet d’approximations et d’amalgames hasardeux. Cette position est partiellement exacte. Certains sujets sociaux ou de gouvernance bénéficient déjà d’indicateurs robustes et, même s’ils ne recueillent pas l’unanimité, peuvent contribuer à une société plus harmonieuse lorsqu’on les aborde avec discernement. BlackRock renonce à être moteur sur ces points.