Un projet publié le 12 janvier 2024 par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) impose aux sociétés pétrolières et gazières étatsuniennes de payer dès cette année une redevance sur les émissions de méthane. Le pouvoir de réchauffement global de ce gaz est 80 fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone. Le montant sera de 900 dollars par tonne émise. Ce programme de réduction des rejets de CH4 est inclus dans l’Inflation Reduction Act de 2022. Pour les sociétés pétrolières et gazières, il a longtemps été considéré comme moins coûteux de gâcher le méthane rejeté que de procéder aux améliorations nécessaires pour éviter les fuites et le torchage.
Cette nouvelle taxe sur les rejets de méthane (Waste Emissions Charge, WEC) s’applique aux opérations pétrolières et gazières qui émettent plus de 25 000 tonnes d’équivalent CO2 par an, qui dépassent les seuils d’émission de déchets légaux fixés par le Congrès et qui ne sont pas exonérées. Les montants devraient passer à 1 200 dollars la tonne en 2025 et à 1 500 dollars à partir de 2026. L’EPA collabore avec l’industrie et d’autres acteurs pour améliorer le système de déclaration des gaz à effet de serre et l’exactitude des volumes d’émissions de méthane déclarés. Ces frais doivent encourager l’industrie à adopter de meilleures pratiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. En partenariat avec le département américain de l’Énergie (DOE), l’EPA fournira 1 milliard de dollars d’assistance financière et technique pour accélérer la transition vers un pétrole et un gaz à émissions faibles ou nulles.
Mais de nombreux républicains affirment que cette taxe fera augmenter le prix du gaz naturel, ce qui nuira aux consommateurs américains. Le principal vice-président de la politique, de l’économie et des affaires réglementaires de l’American Petroleum Institute (API) a d’ailleurs exhorté le Congrès à abroger la taxe sur le méthane.