L’attitude des entreprises est particulièrement scrutée lors des conflits. À quel belligérant apportent-elles leur concours ? Sur quels plans (militaire, financier ou autre) ? Et en particulier, quelles informations fournissent-elles au public et aux journalistes ?
Aujourd’hui, des fournisseurs peuvent donner au public l’accès à des images en haute résolution qui n’étaient jusqu’à récemment accessibles qu’aux agences de renseignement gouvernementales. Ainsi, dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les sociétés de satellites commerciales ont fourni des images et des informations sur la manière dont le conflit se développait sur le terrain. Cela a permis aux journalistes et aux chercheurs de suivre de façon détaillée l’évolution du conflit et d’en informer le public.
Le 6 novembre 2023, le média en ligne Semafor a rédigé un article dans lequel il indique que, suite à l’intervention terrestre de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, les mêmes fournisseurs d’images satellites ne se montrent pas aussi ouverts. Semafor précise que les fournisseurs de données ont fortement restreint l’accès à certaines images de la bande de Gaza ou en ont obscurci certaines parties pour de nombreux utilisateurs, y compris les agences de presse. Dans d’autres cas, les clichés ont été transmis avec un important retard. Il semblerait que les images satellites commerciales du conflit aient préoccupé les responsables de la sécurité américaine.
Airbus est un important fournisseur commercial d’images satellites. Jusqu’à présent, la société n’a pas partagé d’images de Gaza. Le Centre de ressources sur les entreprises et les droits de l’Homme a invité Airbus, ainsi que d’autres fournisseurs, à répondre aux préoccupations concernant l’impact potentiel que cette attitude pourrait avoir sur la capacité des journalistes à accéder à des informations critiques. Pour l’heure, Airbus n’a pas répondu à la sollicitation.