La lettre Impact Entreprises du 4 octobre 2023 indiquait que l’ONG kazakhe QaraQar/Black Snow avait publié une lettre dans laquelle elle exprimait son inquiétude au sujet de nombreux accidents mortels survenus dans l’usine d’ArcelorMittal de Temirtaou (AMT). Elle soulignait que depuis le début des opérations minières du groupe au Kazakhstan en 1995, 13 accidents importants s’étaient produits, faisant plus de 140 morts et des blessés graves. L’ONG dénonçait des mesures de sécurité insuffisantes et chroniques.
Le 28 octobre, un nouvel accident dramatique s’est produit à la mine Kostenko de la société à Karaganda. Il a entraîné la mort de 46 mineurs. À la suite de cette tragédie, le président kazakh Kassym-Jomart Tokayev a ordonné au gouvernement de mettre un terme à la coopération avec AMT. Une transaction serait en cours de bouclage pour donner la propriété de l’entreprise à l’État kazakh. Ce transfert devrait être finalisé fin novembre, mais la firme devrait ensuite être cédée à un investisseur privé. À cause de rumeurs, le 4 novembre, le vice-Premier ministre kazakh, Roman Sklyar, a tenu à rassurer sur le fait que le nouvel investisseur n’aurait aucun lien avec des oligarques russes.
AMT est désormais dirigé par Bassin Vadim Borissovitch, un ingénieur de 61 ans qui a fait toute sa carrière dans l’ensemble minier et métallurgique de la région. Il est également premier chef adjoint (akim) de la région de Karaganda. Il a assuré qu’il n’y aurait aucun changement dans les conditions de travail, les salaires, les garanties sociales, et qu’aucun salarié ne serait licencié. Il a aussi souligné que sa priorité était d’améliorer la sécurité dans les mines de charbon.
Parallèlement, une pétition a été lancée pour exiger que le propriétaire d’AMT, le président du groupe ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, ainsi que son ancien directeur, Palavatha Krishnan, soient poursuivis pénalement pour inaction délibérée vis-à-vis de la sécurité des salariés. Le document précise qu’en 2021, Palavatha Krishnan a perçu 375,9 millions de tenges (environ 758 000 euros). Les pétitionnaires réclament également que les fonctionnaires en charge du contrôle des conditions de travail dans l’entreprise soient eux aussi traduits en justice. Le 6 novembre, la presse kazakhe a annoncé qu’une enquête pénale avait été ouverte par le bureau du procureur général.