TotalEnergies fait l’objet de deux nouvelles plaintes (climat et droits humains)

Le 2 octobre dernier, quatre associations (Darwin Climax Coalitions, Sea Shepherd France, Wild Legal et Stop EACOP-Stop Total en Ouganda) ont annoncé avoir déposé une plainte au pénal contre TotalEnergies, le 22 septembre, pour son projet pétrolier en Ouganda et en Tanzanie (programmes Tilanga et EACOP). Elle vise plusieurs infractions : abstention de combattre un sinistre, atteintes involontaires à l’intégrité de la personne, destruction, dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui de nature à créer un danger pour les personnes, et homicide involontaire.

Dans une autre affaire, le 9 octobre 2023, sept citoyens britanniques et sud-africains ont à leur tour déposé une plainte pénale contre TotalEnergies devant le tribunal de Nanterre pour « homicide involontaire » et « non-assistance à personne en danger » lors de l’attaque du port de Palma (Mozambique) par les forces du groupe terroriste Al-Shabab en mars 2021. Total était devenu l’opérateur du projet gazier géant Mozambique LNG à la suite du rachat des actifs d’Anadarko en 2019. En avril 2021, le groupe a déclaré la force majeure.

Lors de l’attaque de la ville portuaire qui a causé la mort de près de 1 200 civils, des salariés de sous-traitants de TotalEnergies ont trouvé refuge dans un hôtel (l’Amarula Lodge) en compagnie de plus de 150 habitants locaux. La société de sécurité privée sud-africaine Dyck Advisory Group (DAG) a tenté d’organiser une opération de sauvetage par hélicoptère. Néanmoins, elle n’est pas parvenue à évacuer tout le monde. Le 26 mars, les gens encore présents dans l’hôtel ont donc décidé de former un convoi de véhicules pour s’enfuir. Mais celui-ci est tombé dans une embuscade d’Al-Shabab au cours de laquelle plusieurs personnes ont été tuées.

Les plaignants sont trois rescapés de cette embuscade et quatre ayants droit de victimes qui y ont perdu la vie. Pour eux, TotalEnergies et sa filiale mozambicaine n’ont pas pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des sous-traitants. Par ailleurs, lors de l’assaut de l’Amarula Lodge, les deux entités n’ont pas voulu apporter leur aide à la société DAG qui organisait les secours.

Le 11 octobre, la compagnie pétrolière a répondu aux accusations portées contre elle. Elle a notamment rappelé les actions engagées pour mettre son personnel opérationnel à l’abri des hostilités. Elle a ajouté dans son communiqué qu’elle a refusé de fournir du carburant à la société DAG en raison des exactions contre la population civile qui étaient imputées à cette dernière. De plus, elle précise qu’aucun contractant n’a informé la société de la présence de salariés hors du site d’Afungi, où se trouvaient les installations de Mozambique LNG.