Les pays du Sud et du Sud-Est asiatique (Chine, Bangladesh, Viêt Nam, Inde, Indonésie, Pakistan…) font partie des principaux exportateurs mondiaux de vêtements. Certaines de leurs entreprises prospèrent et montent des filiales en dehors de leur pays d’origine, en particulier en Afrique. Pour ces pays, ces usines participent à leur développement économique. Dans le même temps, le renouvellement des collections de mode s’accélère, et les vêtements s’empilent dans les armoires. Cela alimente le marché florissant de la seconde main. Toutefois, les marchés matures ne suffisent pas à absorber les énormes quantités de vêtements d’occasion, qui sont à leur tour exportés dans les pays en développement.
Cependant, une fois débarrassés des pièces inutilisables directement envoyées à la décharge, à l’échelle locale, ces articles entrent en concurrence avec les industries textiles naissantes. C’est pourquoi le président ougandais, Yoweri Museveni, a décidé que les importations de vêtements d’occasion seraient interdites à partir du 1er septembre 2023. Mais localement, des voix se sont élevées pour demander au président de revenir sur cette mesure. Ainsi, l’Association ougandaise des revendeurs de vêtements et de chaussures d’occasion a estimé que l’emploi dans le secteur de l’habillement d’occasion, qui englobe plus de 4 millions de personnes, en souffrirait. D’autres font remarquer que de nombreux Ougandais choisissent d’acheter des vêtements d’occasion par souci d’économie.