La Confédération syndicale internationale (CSI) a publié la dixième édition de son indice des droits dans le monde. Le constat est déprimant. L’Équateur et la Tunisie rejoignent le Bangladesh, le Belarus, l’Égypte, l’Eswatini, le Guatemala, le Myanmar, les Philippines et la Turquie pour incarner les « 10 pires pays au monde pour les travailleurs ». Comme sur le plan syndical, la situation se détériore pour les autres droits humains. Les positions se radicalisent, la liberté d’expression est muselée, les droits individuels et collectifs sont ignorés quand les intérêts économiques ou le pouvoir de quelques-uns sont menacés. Cette lettre présente plusieurs cas où les entreprises sont confrontées à de tels contextes (Argentine, Cambodge, Birmanie). Faut-il composer avec ces environnements, se contenter de s’en émouvoir, se couvrir contre les risques d’être – directement ou indirectement – associé à des violations des droits des personnes (y compris en évitant les situations à risque), ou bien contourner les règles scélérates ? Une entreprise est une communauté humaine et, en tant que telle, peut décider d’opter pour tel ou tel modèle de société.