Même lorsqu’elle est leader dans les énergies renouvelables, une entreprise peut présenter des risques socio-environnementaux

L’entreprise danoise Ørsted est le leader du marché de l’éolien en mer. En 2022, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 17,7 milliards d’euros. Au 31 décembre dernier, sa capacité d’énergie éolienne installée était de 8,9 GW. En 2012, l’éolien ne représentait que 9 % du chiffre d’affaires de la firme (alors appelée Dong Energy), qui s’établissait à 9 milliards d’euros (au cours actuel). Aujourd’hui, la part du vent se monte à plus de 60 %.

Cette évolution montre qu’une rapide reconversion est possible. En plus de l’éolien, la société construit et exploite des parcs solaires, des installations de stockage d’énergie, d’hydrogène renouvelable et de carburants verts ainsi que des centrales de bioénergie. Elle a pour ambition d’atteindre la neutralité carbone sur l’ensemble de sa chaîne de valeur (scopes 1, 2 et 3) d’ici 2040. La compagnie s’est aussi engagée à avoir un impact net positif sur la biodiversité pour tous les nouveaux projets d’énergie renouvelable mis en service avant 2030.

En 2019, l’entreprise a obtenu l’agrément pour développer 98 éoliennes offshore à environ 24 kilomètres des côtes d’Ocean City et d’Atlantic City dans le New Jersey (le projet Ocean Wind I). Trois groupes de résidents se sont opposés au projet. Le 16 juin 2023, ils ont fait appel devant la Cour supérieure de l’État du New Jersey pour contester sa conformité aux règles d’aménagement des côtes de l’État.

L’un des avocats des groupes d’opposants a déclaré que le Département de la protection de l’environnement du New Jersey a reconnu que les éoliennes étaient susceptibles de détruire l’habitat marin, de tasser le plancher océanique, d’affecter gravement les communautés marines, de perturber les couloirs de migration des mammifères marins (y compris la baleine noire de l’Atlantique Nord menacée d’extinction), de dégrader les stocks de pêche commerciale et de nuire à l’économie des plages.

Mais pour Ørsted, en 12 ans, le projet a fait l’objet d’un examen réglementaire par 9 agences fédérales, 3 agences d’État et plus d’une centaine de consultations (villes locales, Premières Nations, organisations communautaires…). Ocean Wind I est le premier de trois projets prévus par Ørsted dans le New Jersey. La contestation intervient à un moment où une enquête a été ouverte à la suite de la mort d’une cinquantaine de baleines échouées sur les côtes des États-Unis depuis décembre.