Les marins africains des flottes européennes protestent contre la faiblesse de leurs salaires et la surpêche pratiquée par leurs bateaux

Les associations écologistes accusent les flottes européennes (notamment française et espagnole) de pratiquer la surpêche sur certains océans, et ce, malgré les accords que l’Union européenne a conclus avec des pays tiers. En plus, d’avoir un impact sur les stocks de poissons, ces agissements altèrent le développement de la pêche locale et des pays côtiers. Dans ce contexte, le 5 juin 2023, les 2 000 membres d’équipage sénégalais et ivoiriens de 64 navires constituant 80 % de la flotte de pêche de l’Union présente dans le golfe de Guinée et l’océan Indien ont fait grève pendant plusieurs jours.

Ils protestaient contre le niveau de leurs salaires et leurs conditions de travail médiocres. Certains marins employés sur les navires français et espagnols n’étaient payés que 219 dollars par mois. Ce montant est bien inférieur au minimum mensuel fixé par l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour les gens de mer (658 dollars). De plus, cela contrevient aux accords établis entre la Commission européenne et les pays africains pour promouvoir une pêche et des emplois durables.

Les marins accusent aussi la flotte thonière européenne de pratiques non durables. Les organisations professionnelles nient les faits. Mais les pêcheurs certifient que les navires sous-déclarent leurs captures afin, notamment, de réduire les primes des équipages. Ils affirment par ailleurs qu’il n’y a pas d’observateurs chargés de vérifier les données de capture, contrairement à ce qu’exigent les accords. Un terrain d’entente provisoire a été trouvé dans l’attente de véritables négociations sur le paiement du minimum adopté par l’OIT. Celles-ci devraient commencer dans quelques jours.