Traités : biodiversité, lobbying, Union européenne, pêche

Le 6 mars 2023, l’association française Bloom a annoncé qu’elle avait saisi le Conseil d’État contre l’attitude de l’État français qui favorise la surpêche dans l’océan Indien. Elle a également appelé le tribunal administratif à se prononcer sur le refus de l’administration française de transmettre des données clés sur le contrôle des navires thoniers français ainsi que sur le nombre et la localisation des dispositifs de concentration de poissons (DCP) en Afrique. Enfin, elle a publié un rapport qui montre l’absence de contrôles des flottes de pêche au thon par la France. Quelques semaines auparavant, le 5 février, la Commission thonière de l’océan Indien (CTOI) avait adopté une proposition de l’Indonésie visant à interdire 72 jours par an les DCP connectés et déployés à grande échelle dans l’océan Indien par les flottes de pêche industrielle pour capturer les thons tropicaux. Mais l’Union européenne, qui est le plus grand pêcheur de thon tropical de la région, a estimé que cette décision ne s’appliquait pas à ses flottes. Le journal The Guardian a calculé que lors de la dernière réunion annuelle de la CTOI, la délégation de 40 membres de l’UE était composée d’au moins 24 lobbyistes de l’industrie. Pendant la prochaine session de la CTOI en mai 2023, les représentants de l’UE entendent bien défendre l’utilisation des DCP.