Dans les entreprises, plus des trois quarts des responsables ne font pas confiance aux données que leurs concurrents utilisent dans leurs documents de développement durable

Au cours des années récentes, la montée en puissance des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans la gestion de portefeuille s’est accompagnée d’une forte remise en cause de ce mode d’évaluation. Cela a rendu cette pratique plus visible et, de fait, l’a davantage exposée à la critique. Dans certains cas, cela a également affaibli le niveau d’exigence accordé à l’intégration des critères ESG, jusqu’à donner lieu parfois à des pratiques d’écoblanchiment. À l’inverse, dans d’autres cas, elle a suscité des inquiétudes, au point de provoquer des campagnes de dénigrement à leur égard.

Le 25 janvier 2023, la société britannique de communication par satellite Inmarsat a publié une étude intitulée Accelerating Sustainable Action Through the Internet of Things. Elle a interrogé plus de 1 000 cadres dans le monde avec un pouvoir décisionnel en matière de développement durable dans les secteurs du pétrole et du gaz, des mines, des transports et de l’agriculture. L’étude révèle que plus des trois quarts des personnes questionnées (76 %) ne font pas confiance aux données que leurs concurrents utilisent dans leurs rapports et déclarations de développement durable. Environ 80 % des répondants pensent que leurs rivaux se concentrent davantage sur l’image que sur l’obtention de résultats réels en ce qui concerne le développement durable. Par ailleurs, près de 81 % d’entre eux estiment que leur firme est plus durable sur le plan environnemental et social que celles de leurs concurrents.

Les entreprises ne souhaitent pas non plus partager leurs données ESG. Cela a, bien entendu, d’énormes conséquences quant à la transparence et à l’analyse comparative des secteurs. Ainsi, moins de la moitié (47 %) seulement des répondants ont déclaré qu’ils ne voyaient pas d’inconvénient à rendre publiques toutes leurs données ESG avec des tiers pour améliorer les rapports et l’analyse comparative de leur domaine. S’ils reflètent vraiment la réalité, les résultats de l’étude sont inquiétants. Ils pourraient saper la confiance des parties concernées et ralentir les progrès en matière de responsabilité élargie des entreprises.