Trois associations dénoncent les effets nocifs (environnement, conditions de travail, obstacle au développement des PED) des exportations de viande française

Dans les pays développés, les nouvelles habitudes alimentaires remplacent peu à peu la consommation de viande par des protéines végétales. En mars 2021, une étude du Boston Consulting Group a prédit que le pic de consommation de viande en Amérique du Nord et en Europe pourrait avoir lieu en 2025. Cela étant, en Europe, les éleveurs maintiennent, voire augmentent la production de certaines viandes. Il faut donc trouver des débouchés. Dans ce contexte, le Réseau Action Climat, Oxfam France et Greenpeace France ont publié, le 4 octobre 2022, un rapport baptisé Les coulisses de l’élevage d’exportation bas de gamme sur les exportations françaises de produits d’élevage (lait, porc, volaille de chair) vers les pays en développement.

L’étude montre que la part des exportations vers ces régions augmente et concerne essentiellement des produits très bas de gamme. Par ailleurs, pour être compétitifs sur le plan international, les producteurs tirent les prix et les coûts de production vers le bas. De fait, cela intensifie les impacts négatifs sur l’environnement et le bien-être animal, et pèse sur les conditions de travail ainsi que sur les rémunérations dans les exploitations et les usines. De plus, loin de participer à la souveraineté alimentaire des pays importateurs, cela déstructure leurs marchés locaux et anéantit les espoirs de développement des petits paysans au profit des intermédiaires spécialisés dans l’import-export. Ces mécanismes nocifs ne sont pas sans rappeler ceux qui avaient été mis à jour par l’association Agir ici dans le cadre d’une campagne d’interpellation en 1993.