L’organisation à but non lucratif californienne Global Energy Monitor (GEM) a publié le 27 septembre 2022 un document intitulé Crude awakening. Ce papier de 13 pages indique que plus de 24 000 kilomètres de nouveaux oléoducs sont actuellement en développement dont plus de 10 350 kilomètres sont déjà en construction. Les entreprises publiques China National Petroleum Corporation et Indian Oil Corporation, les sociétés privées TotalEnergies, ConocoPhillips et Tullow Oil, le gouvernement zambien ainsi que le ministère irakien du Pétrole font partie des principaux opérateurs.
À la suite de ses observations, le GEM envisage deux cas de figure. Soit la construction de ces oléoducs est menée à son terme, et les chances du monde de respecter l’accord de Paris seront vouées à l’échec. Soit elle est interrompue à cause de politiques climatiques plus exigeantes et d’actions qui en empêchent la construction, et ceux qui sont en charge de leur développement et/ou de leur financement perdront des milliards de dollars. Dans le premier cas, le pétrole acheminé par ces oléoducs émettra jusqu’à 5 milliards de tonnes de gaz à effet de serre par an. Dans la seconde configuration, les développeurs seront confrontés à des risques de pertes d’actifs pouvant atteindre 75,4 milliards de dollars. Le GEM met également en cause les gouvernements qui paient ou soutiennent le développement de ces infrastructures.