Dans les grandes entreprises, l’intégration des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans la rémunération variable des dirigeants mandataires sociaux devient peu à peu la norme, même si de nombreuses améliorations peuvent encore être apportées aux démarches, en particulier sur le plan de la transparence. Cette tendance s’observe notamment aux États-Unis. Une analyse de l’organisation As You Sow montre que 52 % des sociétés du S&P 500 avaient déclaré lier la rémunération 2021 de leur P.-D.G. à des critères ESG. Cette proportion devrait dépasser 60 % pour les rémunérations de 2022. Mais As You Sow a voulu examiner plus précisément le phénomène en étudiant les rémunérations des dirigeants de 47 des plus grandes sociétés étatsuniennes cotées appartenant à des secteurs à fortes émissions de carbone. Plus de la moitié d’entre elles (25 sur 47) n’ont associé de manière explicite aucune action ou aucun « objectif climatique » à la rémunération de leur directeur général. Parmi celles qui ont établi un lien, 6 seulement l’ont fait sur la base d’un objectif quantitatif assorti d’une échéance, et une seule a fixé un objectif de réduction absolue des émissions. Pour l’organisation, aucune des entreprises analysées n’exprime de manière adéquate un alignement de sa politique de rémunération des dirigeants sur une trajectoire de température de 1,5 °C.