Le 4 septembre 2022, le peuple chilien était appelé aux urnes pour se prononcer sur l’adoption du nouveau projet de constitution du pays. Cette nouvelle Magna Carta devait remplacer celle instituée en 1980 par la dictature Pinochet. Ce projet n’était pas parfait, mais il mettait l’accent sur les questions sociales, l’égalité des sexes et les droits des peuples autochtones chiliens, il accordait la priorité à la protection de l’environnement, introduisait les droits au logement, à la santé et à l’éducation gratuite… Le référendum a mobilisé plus de 13 millions de citoyens sur les quelque 15 millions de Chiliens appelés à voter. Le projet a été rejeté avec près de 62 % des suffrages exprimés. Ce changement de constitution avait pourtant été approuvé par référendum en octobre 2020 par 78 % des électeurs, puis le texte avait été écrit par une assemblée constituante dont les membres avaient été élus au suffrage universel. À la suite de cette défaite retentissante, le président Gabriel Boric a remanié son gouvernement le 6 septembre. Il a écarté certains membres de son noyau dur pour faire place à des représentants du centre gauche traditionnel, répondant aux revendications des secteurs les plus modérés de la coalition présidentielle. Il a également promis de lancer un autre processus en vue de formuler une nouvelle proposition. Toutes les composantes de la société chilienne n’approuvent cependant pas cette idée.