Selon une étude publiée le 6 mai 2022 par la société britannique spécialisée dans le ramassage et l’élimination des déchets Planet Patrol, 51 % des déchets d’emballage au Royaume-Uni proviennent de seulement 10 entreprises. Plus de 85 000 déchets sur terre, sur les côtes et dans les voies navigables ont été collectés en 2021 pour parvenir à ce constat. Un tiers des détritus récoltés sont imputables à l’industrie des boissons. Les marques du groupe Coca-Cola constituent 5,5 % de tous les déchets identifiables. Planet Patrol publie des rapports depuis 2019 et s’inquiète de voir toujours les mêmes marques apparaître dans le classement malgré les engagements formulés et les initiatives mises en œuvre. La société a cependant observé une diminution de la proportion de déchets en plastique et une augmentation du papier, du carton et du métal.
De leur côté, les associations écologistes critiquent certaines des solutions proposées par les entreprises. La substitution du plastique par du « bioplastique », par exemple, ne fait pas l’unanimité. En effet, certaines bouteilles considérées comme des bioplastiques sont élaborées à partir de sucre de maïs, mais ne permettent pas de réduire la quantité de déchets. De plus, certaines études montrent que leur fabrication peut être plus nocive sur le plan de la consommation d’énergie, de la pollution de l’air, du changement climatique et des rejets toxiques. Cela est en partie dû au fait que les produits agricoles utilisés pour produire du bioplastique sont rarement cultivés de manière durable (utilisation d’intrants et de biocides, déforestation, remplacement des surfaces destinées à la production alimentaire…).
La substitution du plastique par du papier pose aussi des problèmes qu’il ne faut pas occulter, notamment en ce qui concerne l’origine des fibres. Les organismes de certification, qui présentaient déjà des lacunes, ont désormais de plus en plus de difficultés à répondre à l’explosion de la demande. De nouveaux outils ont récemment vu le jour : les crédits plastiques. Il s’agit, pour une entreprise, d’acheter des crédits résultant de la collecte et du traitement de déchets en plastique réalisés par des organisations afin de compenser leur propre production de plastique. Mais ces crédits ne diminuent pas réellement la quantité de plastique en circulation ; ils permettent juste à la pollution générée à un endroit de se poursuivre, dès lors qu’elle est contrebalancée par une réduction à un autre endroit. De plus, le marché des crédits plastiques est très nouveau et ne garantit pas la qualité écologique et sociale des dispositifs.
D’autres initiatives, comme les « écobriques », sont également contestées. Ces blocs sont produits à partir de plastique non recyclable et utilisés pour la construction. Mais leur fabrication émet des gaz toxiques qui peuvent avoir de graves conséquences sur la santé des travailleurs et des riverains.