La Commission philippine des droits de l’Homme (CHR) a publié le 6 mai 2022 son rapport intitulé National inquiry on climate change. L’enquête fait suite à une requête déposée en 2015 par des rescapés philippins des typhons pour que la commission se penche sur le rôle joué par les entreprises participant au développement et à l’utilisation des combustibles fossiles dans la formation des catastrophes naturelles. En 2013, le supertyphon Haiyan avait dévasté les Philippines et causé la mort de plus de 6 000 personnes ainsi que le déplacement de millions d’autres. La CHR estime qu’il existe des motifs juridiques pour tenir les entreprises responsables des dommages dus au dérèglement climatique. Pour la commission, ces entreprises ont sciemment contribué aux causes profondes du changement climatique et violé les droits humains des Philippins. La CHR a mené une enquête de quatre ans et interrogé 47 compagnies, dont TotalEnergies. Selon des juristes spécialisés dans l’environnement, bien que la décision de la commission ne soit pas juridiquement contraignante, elle pourrait conduire à des initiatives avec des implications juridiques. Les conclusions de l’enquête pourraient être utilisées dans le cadre d’actions civiles demandant réparation du fait du changement climatique, que ces actions soient intentées aux Philippines, dans une autre juridiction ou auprès d’un tribunal international.