Les élections du pouvoir exécutif d’un pays sont un moment majeur de la vie démocratique et des affaires. Parmi les élections importantes qui ont déjà eu lieu en 2022, il y a eu les présidentielles françaises en avril et sud-coréennes en mars, les élections parlementaires hongroises en avril et la désignation du président philippin, le 9 mai. Dans les échéances à venir, on attend les élections brésiliennes en octobre, et en novembre, les élections mi-mandat étatsuniennes qui sont souvent difficiles pour les présidents en place. Force est de constater que les priorités environnementales sont reléguées derrière les inégalités économiques et sociales, l’augmentation du prix de l’énergie et la revalorisation des moyens de subsistance.
Aux Philippines, Ferdinand Marcos, le fils du défunt dictateur du même nom et allié à la fille du président populiste sortant Rodrigo Duterte, a remporté les élections dès le premier tour. Les défis écologiques du pays sont importants, mais ils ont reçu peu d’échos durant la campagne. La 33e économie mondiale est en proie à de fréquents événements météorologiques extrêmes. De fait, le pays devrait accélérer sa transition écologique. Mais il doit aussi faire face à l’augmentation du prix de l’énergie, et ce, sans relancer le recours aux énergies fossiles ni faire appel à l’énergie nucléaire. L’année dernière, le gouvernement a levé l’interdiction d’exploiter les mines de métaux à ciel ouvert. Cette décision menace la biodiversité et les communautés.
En Australie, les deux principaux partis en lice pour les élections du 21 mai ont déclaré qu’ils continueraient à soutenir les exportations de charbon, malgré une majorité croissante d’Australiens qui appuient l’interdiction d’ouvrir de nouvelles mines et souhaitent une réduction des exportations de ce combustible. Mais le climat a été un sujet de division lors des dernières élections, et les candidats sont désormais frileux à l’idée d’en faire l’un de leurs principaux arguments électoraux. Les deux partis sont également soucieux de préserver les électeurs des États miniers et les inquiétudes de ces derniers quant à l’emploi. De fait, ils se concentrent largement sur le coût de la vie – en particulier le prix de l’énergie – ainsi que sur la santé et la reprise économique.