L’Union européenne a annoncé le 15 mars 2022 qu’elle allait imposer à ses frontières une taxe sur les émissions de dioxyde de carbone des importations d’acier, de ciment, d’engrais, d’aluminium et d’électricité. La mesure ne devrait pas être opérationnelle avant 2026, mais une phase de transition de trois ans pourrait toutefois débuter dès 2023. Le Parlement européen prévoit de donner sa position sur le sujet d’ici juillet. Cela signifie que les négociations entre le Parlement et les pays de l’Union pourraient commencer après l’été. Le détail de la mise en œuvre de la mesure sera déterminé lors de négociations à venir.
Les objectifs climatiques de l’Europe vont nécessiter de très importants investissements dans les technologies vertes et conduire à un coût carbone plus élevé pour les pollueurs. Cette taxe aux frontières vise donc à protéger l’industrie européenne contre les produits moins chers fabriqués dans des pays où les règles environnementales sont moins exigeantes. Cette disposition devrait progressivement remplacer les permis de CO2 gratuits que les industries reçoivent dans le cadre du marché du carbone de l’Union afin de les aider à rester compétitives. La date à laquelle ces permis seront supprimés fera l’objet de négociations séparées sur la réforme du marché du carbone de l’UE. L’eurodéputé néerlandais travailliste en charge du sujet au sein du Parlement, Mohammed Chahim, veut mettre fin aux permis de CO2 gratuits d’ici 2028. De son côté, la Commission a proposé 2035. Certaines industries, quant à elles, font pression pour les conserver.