Xiomara Castro a pris ses fonctions à la présidence du Honduras le 27 janvier 2022. Membre du parti Liberté et refondation, elle est la première femme à la tête du pays. Dans un communiqué du 28 février, le ministère de l’Énergie, des Ressources naturelles, de l’Environnement et des Mines a annoncé que « l’approbation des permis d’exploitation extractive [à ciel ouvert] serait annulée ». Il prévoit également de procéder à « un examen, une suspension et une annulation » des licences, permis et concessions existants. Comme dans de nombreux pays, l’extraction minière est considérée comme nocive pour l’environnement (dégradation des écosystèmes, pollution des ressources hydriques…) et pour la santé publique, mais aussi pour les droits humains.
Depuis 2018, le nombre de concessions minières approuvées a augmenté d’environ 40 %, selon le Forum social sur la dette extérieure et le développement du Honduras (FOSDEH). Le rapport de l’organisation relève que les zones concernées présentent des niveaux élevés de conflits, de criminalité, de stigmatisation et même d’assassinats de défenseurs territoriaux et environnementaux.
Le Honduras rejoint donc la liste des pays latino-américains qui veulent s’opposer à l’extension du domaine minier. C’est le cas du Pérou, qui souhaite fermer quatre mines (IE n° 356). Mais la démission récente de la présidente du Conseil des ministres péruvien, Mirtha Vásquez Chuquilín, pourrait remettre en cause cette décision. C’est aussi le cas du Chili. Le président récemment élu, Gabriel Boric, a exprimé son opposition à Dominga, un projet de mine de fer et de cuivre à ciel ouvert (IE n° 358). Mais il ne dispose pas d’une majorité claire au Congrès. Dans son annonce, le gouvernement hondurien n’a pas indiqué de calendrier pour la mise en œuvre de sa décision ni évoqué les bases sur lesquelles il s’appuiera pour annuler les opérations déjà en cours. Espérons que cela ne présage pas une décision sans lendemain.